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Par Note des éditions , le 27.10.2010
· Venise : Suite et fin
· Davide Murano
· La procession des athées vénitiens.
· La communauté de la Béthanie
· Texte sur Venise
· Le Lido des Sénégalais.
· Rialto.
· L'île des morts.
· Venise, une heure du matin.
· La Gubana
· Les lacs blanchâtres
· Combinatoire hasard.
· La Scuola dei Morti (l'école des morts).
· Les couleurs d'une journée
· Venise autrement...
Date de création : 11.06.2010
Dernière mise à jour :
22.09.2011
38 articles
Deux extraits du livre "Le drame de Bostello" pour présenter Davide Murano :
Une petite localité de pêcheurs se retrouve bouleversée par le décès de l'une de ses âmes les plus controversée. La disparition par noyade d'un jeune et robuste marin n'est acceptée et reconnue par personne. Luca, le héros de cette intrigue, nous emporte malgré lui à la rencontre des principaux personnages de ce roman. Il nous raconte ce village et ses habitants avec une certaine désinvolture, se mettant volontairement en retrait de l'enquête. L'investigation arrivera à son terme à la plus grande surprise du lecteur.
« Je ne connaissais pas suffisamment le défunt pour assister à la cérémonie funèbre, et n’en éprouvais d’ailleurs nul besoin. Quand bien même aurais-je voulu y assister, l’église était bondée. Et puis, qu’aurais-je fait au milieu de ces prières ! Ne suis-je pas athée ? Mon acte de présence ne fut qu’un acte de solidarité. Une sorte de témoignage en guise d’amitié pour la peine de ces villageois. En ce qui me concernais, et j’en fus surpris, aucune tristesse ne vint me troubler. Aujourd’hui encore, je n’éprouve rien de particulier.
Bien qu’elle me soit insupportable, la mort n’est qu’une fin en soi. Je me souviens avoir été plus préoccupé par la désolation des citadins que contrarié par le décès de Ricardo.
Le seul souvenir vivace qu’il me reste de cette journée, fut la manière dont Emilia suivait le cortège : Charlie Chaplin n’aurait pas mieux fait ».
Les aveux
Il vécut deux nuits fort agitées et trouva peu le sommeil. Son nouveau statut n'entrait nullement en ligne de compte, il souffrait tout simplement. Non pas d'affliction, mais de douleurs physiques. Cet ami malade dont s'inquiétait Paola se portait certainement moins bien qu'il ne le disait. Il profitait de l'obscurité pour mettre à contribution sa mémoire et se ressassait ces rudes journées passées dans la rigueur et l'incompréhension de ces villageois. Il tentait de comprendre comment ces gens, d'habitude si plaisants, si tranquilles et généreux, avaient failli sombrer dans l'abomination. Il s'en était fallu de peu. De très peu. En vain, il cherchait à saisir par quel artifice ce retournement avait pu s'opérer. Il ne pensait guère à la nouvelle situation, mais plutôt à l'ancienne, celle qui avait réussi à répandre mépris et lâcheté. Désormais, il sentait la population soulagée : ce n'était pas l’un des leurs qui avait commis ces crimes, mais un étranger. Tout rentrait dans l'ordre. En creusant dans ses souvenirs, il se rappela avoir écrit quelques lignes sur ces habitants. Il opposait alors le caractère décontracté des méridionaux à celui plus rude des campagnards :
On ne peut visiblement pas s'entendre.
Tu viens de la terre,
Moi du large.
Les éléments ne sont pas les mêmes :
Tandis que l'un construit sa stabilité
En creusant le sol endurci par l'hiver,
L'autre puise sa liberté
Dans la sueur des hostilités de la mer.
Les odeurs d'épandage...
Les rejets du tangage...
On ne vomit pas de la même manière.
Bon vent !
Cette prose avait pris un sérieux coup de plomb dans l'aile. L'aile d'une mouette, sans doute. Bien qu'il put comprendre que l'on puisse commettre des erreurs de jugement, des fautes d'appréciation, le désenchantement se faisait durement ressentir. Il était partagé entre désolation et compréhension, entre pardon et récrimination. Hier encore, les gens se déchiraient par abjection, par bassesse, laissant leur inconscience ou leur veulerie détruire ce voisin à qui l'on n’avait, bien entendu, rien à reprocher, mais qui, par le fait d'une intolérance, par le biais d'un dénigrement, se retrouvait en haillons une fois le verbe de la dénonciation utilisé. Hier encore, le vent fou se déchaînait sur toute la cité, soufflant la désunion d'esplanades en ruelles, de pergolas en tonnelles. Quelques heures auparavant, la division était totale, aujourd'hui l'union triomphait ! Bien que soulagé, l’homme paraissait attristé, dissimulant péniblement sa déception...
Davide Murano aime se définir comme un "auteur quais de gares". Il fait parti de ces écrivains que l'on découvre l'instant d'un trajet, puis que l'on voit disparaître une fois ce dernier terminé...
Ne perdez pas votre temps à chercher sa biographie, il voyage à travers ses récits, changeant de nom et de ville après chacun de ceux-ci, comme aimeraient le faire tous ces passagers avec leur propre vie...
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La secrétaire : Melle Houria
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