Combinatoire hasard.

Publié le 30/11/2010 à 15:52 par davidemurano

 

Combinatoire hasard.


"Pur hasard", sûrement, cette combinaison que forment lumières-anges-vents-îles-barques-gondoles-monuments... si ce n'est que, d'heure en heure, le vent agit sur la marée toujours plus haute et les effets "combinatoire-hasard" s'exaltent.

Les dernières cohortes de vénitiens porteuses de paquets cadeaux hésitent à la sortie des magasins, en bas des ponts, sur les places minuscules, ne sachant s'il faut retourner à la maison, faire marche arrière ou marche avant.

Quelques pas encore, et, stop, pris dans les hypothèses d'itinéraires les plus disparates : les hautes eaux de Noël, quand elles arrivent, sont plus folles que toutes les autres. Les courants sont les plus forts de toute l'année, et toutes ces lumières de magasins, de palais, de théâtres, que personne n'éteint plus, éblouissent les passages les plus étroits.

Quelqu'un choisit une direction ; un autre passe par ici, par ailleurs, par là, dans un échange continu.

Il fait froid, bien sûr, mais, à rester ensemble ainsi pressés, une chaleur se dégage de ces "calli" comme des corridors d'une seule grande maison.

Qui sait si on croisera dans cet endroit une amie ou bien encore la marée ?

Et, en effet, on retrouve inévitablement la marée.

Alors, toutes ces cohortes déclarent à voix haute, sur le "campiello", au moment même de se séparer, que vie et amour sont "pur hasard". Qu'il n'y  a aucune autre explication.

Selon une grand-mère à la fenêtre, une "combinazione" sans adjectif.

Bien contente la grand-mère, qui n'est pas la mienne, mais celle de la moitié du quartier.

Contente qu'il en soit ainsi, ce soir de bientôt Noël, car il y a encore de l'hiver de reste, mais jusqu'à présent on l'a bien entortillé, on s'en est bien sorti.

On ?

Oui, car la grand-mère vit seule.

Pur hasard, anges, amour, lumières, îles, monuments, gondoles, et d'heure en heure, le vent agit sur la marée.